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Les incontournables à visiter sur Marseille

    LA BONNE MÈRE, NOTRE DAME DE LA GARDE

    LA BONNE MÈRE, NOTRE DAME DE LA GARDENotre Dame de la Garde règne sur la ville de Marseille comme le Christ Rédempteur sur Rio de Janeiro. Placée sur la plus haute colline de la ville, on peut l’apercevoir de presque partout : émergent d’un toit ou au bout d’une ruelle, elle veille sur la ville.

    Les marseillais la surnomment d’ailleurs « La Bonne Mère », référence certaine à la Vierge à l’enfant d’or qui orne le sommet de cette basilique du XIXème siècle dédiée depuis toujours à la Vierge Marie.

    De construction récente par rapport à de nombreuses églises de la ville (elle fut terminée en 1864), elle en est pourtant le symbole, cher au cœur de ses habitants qui continuent, depuis le XVIème siècle, d’offrir de nombreux ex-voto au sein de la basilique.

    La colline de la Garde, elle, n’en est pas à son premier bâtiment. Nommée ainsi depuis au moins l’an 903, son nom a plutôt une résonnance militaire.

    Car l’histoire du lieu est étrange : Depuis longtemps, il dut avoir un rôle de vigie important car, le panorama spectaculaire qui se déploie sur 360°, offre non seulement une vue superbe sur la ville, les collines et la mer mais est aussi un excellent moyen de surveiller les arrivées maritimes.

    En 1214 pourtant, il est fait mention d’un ermite : Maître Pierre qui reçoit l’autorisation de construire sur ce terrain appartenant a l’abbaye St Victor, un sanctuaire dédié à la vierge.

    A coté de cette petite église, François 1er fait construire un fort en 1524 pour protéger Marseille des armées de Charles Quint. Cela constituait avec le château d’If à l’entrée du port, une véritable défense maritime. On en voit encore aujourd’hui la base servant d’assise à la basilique actuelle ainsi que le sceaux du roi (la salamandre), sur le portail nord.

    Ce lieu à donc depuis cette époque, une double vocation. Autant militaire que religieuse. Car, c’est aussi à ce moment que l’église se transforme en lieu de dévotion pour les marins qui offrent de nombreux ex-voto.

    Au XIXème, Monseigneur de Mazenod, décide de construire la basilique actuelle. La petite église du XIIIème siècle étant devenue trop étroite pour recevoir les offrandes de tout les marseillais (la population double presque pendant son épiscopat et atteint 260 000 habitants).

    LA BONNE MÈRE, NOTRE DAME DE LA GARDE-2Avec l’accord du ministère de la guerre, propriétaire des terrains, il pose la première pierre le 11 septembre 1853.

    Les plans furent établis par Jacques Henri Espérandieu et furent achevés par l’architecte Revoil à son décès.

    De style romano-byzantin (coupole, polychromie des pierres, mosaïques et ors), elle ne fit pas grand effet à l’époque (les marseillais la surnommèrent d’ailleurs la locomotive !).

    L’édifice se compose de deux parties : une église basse, crypte voutée, ou l’on peut voir un crucifix polychrome datant de l’ancienne église et une mater dolorosa du fameux sculpteur Carpeaux.

    L’église haute, elle, est consacrée à la Vierge et l’on y trouve de nombreux ex-voto, qui, si l’on s’y attarde, dévoilent tout leurs secrets sur la société marseillaise depuis le XIXème.

    Cependant, il faut mentionner ici la statue la plus importante de toutes, celle de la vierge à l’enfant juchée en haut du campanil. Sculptée par Lequesne, elle fut dorée à l’or fin par les ateliers Christofle et mise en place en 1870.

    Aujourd’hui encore, ce lieu à une double vocation, c’est toujours une place religieuse importante dans la ville, mais c’est aussi devenu un haut lieu touristique de la région (1600 000 personnes s’y rendent chaque année).

    LE SAVON DE MARSEILLE

    On a tendance à considérer le savon de Marseille comme le savon de nos grand-mères, en bref un produit passé de mode et désuet. Mais on commence à redécouvrir ses vertues avec l’engouement des sociétés occidentales pour un mode de vie et des produits plus naturels.

    En effet il a de nombreux avantages : c’est un détachant hors paire tout aussi efficace que les lessives modernes et c’est aussi un produit écologique et biodégradable qui ne contient aucun produits chimiques. Grâce à son exceptionnelle pureté le savon de Marseille est hypoallergénique et peut donc être utilisé pour l’hygiène du corps ou pour laver le linge des personnes allergiques et des bébés.

    LE SAVON DE MARSEILLEL’histoire du savon de Marseille est intimement liée à celle de la ville. Son industrie en fut l’un des principaux moteurs économique et a participé au rayonnement de la cité pendant plusieurs siècles.

    Dès le XIIIème siècle, les croisés ramènent d’orient de nouvelles notions d’hygiènes, dont l’usage et la recette du savon (un mélange de lessive de soude et d’huile d’olive). On voit alors se développer dans toute la méditerranée de petits ateliers de saponification.

    Au XVème siècle, la production marseillaise comble largement les besoins locaux et exporte avec succès hors du royaume de France. Marseille attire alors les professionnels de la région qui se rassemblent autour de l’église Sainte Catherine, dans le quartier Saint Victor.

    La renommée croissante des savons de Marseille, permet au début du XVIème siècle, aux maitres savonniers de faire venir travailler leurs homologues étrangers dans leurs ateliers et de découvrir ainsi les secrets de fabrication du monde entier. Enrichis par ces nouvelles techniques, les marseillais proposent alors tout les types de savon connu de la méditerranée.

    En 1666, le surintendant Colbert en économiste aguerri sentit qu’il y avait là de quoi augmenter les recettes du royaume. Il accorda donc à pierre Rigat le privilège d’établir une manufacture royale avec monopole à Toulon. Les autres savonneries de Provence furent alors dans l’obligation de lui revendre leurs productions à un prix forfaitaire. Le système royal ne fonctionna pas et fit chuter les productions, pour y remédier Colbert taxa fortement les importations. Ce ne fut pas suffisant, et deux ans plus tard l’état renonça à son monopole. Le surintendant ira même jusqu\’à diminuer largement les taxes de douane pour relancer l’industrie meurtrie.

    LE SAVON DE MARSEILLE-2Le commerce reparti de plus belle, mais l’appât du gain fit tourner la tête à certains fabriquants qui économisèrent sur les matières premières en remplaçant l’huile d’olive par n’importe quoi. Ces procédés nuisait tellement à l’image de marque, que la chambre de commerce demanda et obtint un arrêté royal pour préserver la qualité des savons de Marseille. Désormais les producteurs ne devraient utiliser que de l’huile d’olive de première qualité et arrêter de travailler pendant les mois de juin, juillet et août où la chaleur nuisait à la qualité.

    Ces mesures vont permettre aux savons de Marseille de traverser les différentes épidémies et les guerres jusqu’au XIXème siècle.

    A cette époque, les embargos aidant, les marseillais innovent et essayent de remplacer l’huile d’olive devenu inabordable par d’autre huiles moi chères, à base de graine. En 1810, pour ne pas perdre les consommateurs, une commission obligea les manufactures à imposer une marque garantissant la qualité et le type d’huile utilisé ainsi que leurs noms et leurs adresses sur chacun de leurs produits. Marque que l’on retrouve encore aujourd’hui, plus par tradition qu’autre choses.

    La composition chimique de l’ « authentique savon de Marseille », celui que nous connaissons aujourd’hui, a été fixé en 1906 par François Merklen.

    Le déclin du savon de Marseille commencera avec la fin de première guerre mondiale, ou les nouvelles industries et les progrès de la chimie donneront naissance aux détergents modernes.

    LA CATHÉDRALE SAINTE MARIE MAJEURE

    LA CATHÉDRALE SAINTE MARIE MAJEUREEn voyant Sainte Marie Majeure, ou la Major comme la surnomment les marseillais, on pourrait se demander quel est cet étrange édifice ; mi-mosquée mi-église, trônant majestueusement au milieu des bretelles d’autoroute. Car il est vrai que Marseille marque encore ici sont originalité. Sa cathédrale parait abandonnée, loin du centre, au beau milieu des voies d’accès au Vieux Port.

    C’est pourtant un haut lieu de l’histoire chrétienne : car on dit que c’est là exactement que Saint Lazare, Marie-salomée et Marie-Madeleine auraient débarqué en Provence. Il existait donc déjà, dès le Vème siècle après Jésus-Christ, une cathédrale paléochrétienne et un immense baptistère (le plus grand de toutes les gaules à l’époque). On connait peu de chose de cet ancien monument, quelques fragments ont bien été retrouvés lors de la construction de la nouvelle major, entre autre une partie du baptistère mais il est impossible de le voir actuellement.

    Il en va de même de la Vielle Majore, en cours de restauration aujourd’hui ; elle est un brillant exemple de l’architecture romane provençale : toute en pierres de la Couronne, son décor est simple, fait en particulier de l’autel de Saint Lazare (XVème) et de l’autel reliquaire de Saint Serenus en marbre (XIIIème).

    La Nouvelle Majore est au contraire, un brillant exemple de l’originalité marseillaise. Construite sous l’impulsion de Monseigneur de Mazenod au XIXème siècle, elle était à l’époque la seule cathédrale édifiée en France depuis plus de deux siècles. C’est le président Louis Napoléon Bonaparte qui en pose la première pierre le 26 septembre 1852. Elle fut terminée en 1893, sa construction dura  plus de 40 ans.

    LA CATHÉDRALE SAINTE MARIE MAJEURE viste marseilleSa grandeur et sa majesté reflètent la volonté de Mazenod de réaliser une cathédrale digne des ambitions de Marseille, alors en plein essor économique. Son style, romano-byzantin, est déroutant car il mêle des influences traditionnelles (le roman provençal) à un courant particulièrement oriental. Il est byzantin par sa décoration, roman par son élévation et gothique par son plan. C’est ainsi que se côtoient coupoles et clochers, mosaïques et style gothique, polychromie des pierres et simplicité des arcatures, le tout sur les plans de Sainte Sophie de Constantinople.

    Car c\’était la volonté des trois architectes successifs (Vaudoyer, Espérandieu et Revoil) que de montrer l’enracinement de Marseille dans le style provençal tout en rendant hommage à la cité portuaire que l’on nommait alors les« Portes de l’orient ».

    L’ensemble est donc surprenant mais grandiose, à l’image des souhaits de Mazenod qui voulait que la nouvelle Majore fasse écho au passé glorieux de la cité (d’où ses dimensions : celle de Saint Pierre de Rome) et que le récent rayonnement de la ville soit illustré (d’où un plan modifié en contrariant toutes les règles de l’architecture catholique ; la cathédrale est orientée Nord/Sud pour être visibles depuis la mer et accueillir les navires arrivant au port).